Au bras d'un poilu durant la grande guerre...
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Au bras d'un poilu durant la grande guerre...
Bonjour à tous,
Il y a un an, lors de la bourse aux armes de Blois, j'achetais pour la faible somme de deux euros la plaque d'identité du poilu Silvain Robin, classe 1903 au recrutement de Blois, matricule 528.
Il y a quelques jours, je me suis donc décidé à aller consulter sa fiche matricule et son dossier d'ancien combattant aux archives départementales de mon département. La plaque d'identité à mes côtés, j'ouvrais son dossier et découvrais avec beaucoup d'émotion sa photo et son parcours.
J'ai donc pu, avec ces éléments et à l'aide du JMO du régiment, reconstituer son parcours durant la Grande Guerre. Bonne lecture et bonne plongée au cœur de l'aventure tragique des poilus loirs-et-chériens du 113ème RI !
Silvain Sébastien Robin né le 20 Janvier 1883 à Saint-Georges sur Cher, dans le sud du Loir-et-Cher. Il est le fils de François Robin et de Célestine Fillion. De la classe 1903, matricule n°528, il est incorporé au 113ème Régiment d’Infanterie de Blois, à la caserne Maurice de Saxe, le 15 novembre 1904. 1ère classe le 5 juillet 1906, il rentre dans ses foyers le 13 juillet 1907, à l’issue de son service militaire. Réserviste à partir de cette date, il effectuera des périodes d’exercice au 113ème RI en Août-Septembre 1911 et en Mai-Juin 1912.
Touché par la mobilisation générale du 2 Août 1914, il rejoint la 2ème compagnie du 113ème à Blois. Elle est commandée par le capitaine Champenoire, lui-même secondé par le lieutenant Duris (Le capitaine Philippe Duris, du 313ème Régiment d’Infanterie, régiment de réserve du 113ème, sera tué au combat le 3 novembre 1916 au bois de la Caillette, près du fort de Vaux, durant la bataille de Verdun) et par le sous lieutenant Camille Louis Barrault, tué vingt jours plus tard à la bataille de Signeulx.
Les préparatifs de départ effectués, le régiment défile une dernière fois dans les rues de Blois le 6 août 1914 et embarque dans des trains en direction de Sampigny dans la Meuse, et reçoit la mission de défendre le secteur de Saint-Mihiel. Mais rapidement, le régiment entame une longue marche plus au Nord, sous une chaleur harassante pour les hommes et des routes encombrées de soldats cheminant eux aussi vers le théâtre des opérations. Les ordres sont indécis et on cantonne l'unité à Belleray trois jours avant qu'elle reprenne la route le 14 pour s'installer à Maugiennes, au nord d'Étain, où le régiment se voit octroyé l'appui d'un détachement de cavalerie du 8ème régiment de Chasseurs à cheval, qui, avec des détachements du 113, effectuent une reconnaissance plus au nord, vers Longuyon, durant laquelle ils essuient leurs premiers coups de feu, venus d'éléments avancés ennemis, des cavaliers du 13ème régiment de Hussards allemands.
Le 21 août, le 113ème RI, avec l'ensemble de la division, s'avance plus au nord à la rencontre de l'ennemi. Trente kilomètres de marche sous un soleil de plomb sont effectués par les hommes qui marchent toute la journée et passent la frontière belge à Signeulx. Ce petit village frontalier deviendra, dans quelques heures, le tombeau du 113ème RI. Les deux armées se rassemblent pour le combat décisif de la bataille des frontières, qui s'étend sur un front de près de 200 kilomètres, entre Charleroi et Longwy.
Ce sera le baptême du feu pour les soldats français et allemands. Parmi ceux-ci, un jeune sous lieutenant commandant la 7ème du 124ème IR, nommé Erwin Rommel.
Le soir du 21 août, le 1er bataillon, celui de Silvain Robin, est maintenu en réserve à Ville Houdlémont. Le général commandant la 18ème Brigade d'infanterie ordonne au 113ème de porter son attaque le 22 au matin sur la ligne Bazanzy-Genneveau, Il est accompagné par un peloton du Génie.
A 5h30 du matin, dans le petit matin d'une matinée d'août, dans un brouillard intense, les compagnies et les bataillons se rassemblent sur leurs positions de départ. La majorité du 1er bataillon est en réserve avec la musique, de drapeau et l'état major du régiment. A la droite du 113 et placé le 131ème RI, le régiment d'Orléans, dans lequel servent également de nombreux loirs-et-chériens. A sa gauche, le 4ème corps d'armée.
Le bruit du sifflet se fait entendre : les officiers chargent, sabres au clair, tandis que leurs hommes, baïonnette au canon, vêtus de leurs pantalons rouges garances, s'avancent héroïquement vers les lignes allemandes, bien établies et fortement retranchés. Le tic-tac des mitrailleuses allemandes est une bien funeste musique qui voit tomber sous les balles les vaillants soldats du 113 !
Après deux tentatives d'attaques infructueuses et tentant d'accrocher malgré les pertes au terrain conquis, le régiment doit se replier sur Signeulx vers 8h30. Il n'aura suffit que de trois petites heures pour que disparaisse presque la totalité du régiment. Le JMO mentionne :
« le colonel est blessé. Les trois chefs de bataillons tués, blessés ou disparus. Les ¾ des capitaines disparus, tués ou blessés. Le capitaine adjoint au colonel est blessé.»
Le 4ème RI, qui se porte dans Signeulx pour porter secours aux survivants du 113ème, subira lui aussi de très lourdes pertes : avec 1200 hommes hors de combat.
Les deux derniers officiers du régiment sont le capitaine de la Giraudière et le sous-lieutenant Lecourt qui rassemblent à Buré la Ville, à trois kilomètres de Signeulx, les survivants, environ 500 hommes, sur 3310 hommes onze jours plus tôt au départ du régiment à Blois.
Le général Brochin, du Vème corps d'armée, qui sera limogé le lendemain par ordre du général Joffre, ordonne au capitaine de la Giraudière, commandant le régiment en l'absence du chef de corps, blessé, de cantonner les survivants au Petit-Livry, près de Tellancourt, qu'ils atteignent à seize heures.
Mais qu'est-il advenu des hommes de la 2ème compagnie du capitaine Champenoire. Le JMO mentionne :
« Dans le chiffre des pertes ne sont pas comprises celles de la 2ème compagnie dont tous les comptables ont été tués ou prisonniers. De l'effectif, 16 hommes et le capitaine sont revenus de ce combat.»
Parmi ces seize hommes, ces seize miraculés revenus de l'enfer, le 2ème classe Silvain Robin.
Le 22 avril 1914 restera comme la journée la plus meurtrière de la première guerre mondiale, avec entre 25 et 28 000 soldats français tués pour cette seule journée sur l'ensemble du théâtre des opérations.
Le régiment doit désormais se réorganiser et faire face aux problèmes qui se présentent à lui. Dès le lendemain des combats de Signeulx, le colonel Arbanère prend le commandement du régiment.
Le 25 août, au petit Livry, près de Rupt sur Othain, le régiment effectue une nouvelle attaque. Le JMO mentionne :
«Le régiment se porte à l'attaque avec beaucoup d'ordre et d'énergie malgré un feu violent d'artillerie et une situation matérielle défectueuse, n'ayant pas reçus d'approvisionnement depuis le 23. Le régiment perd 40 hommes.»
Après ces combats, le régiment poursuit sa retraite, devant la poussée allemande, et installe ses lignes sur la Meuse, à Brieulles. Il faut garder le passage de la Meuse, afin de permettre le retrait des troupes françaises qui suivent le 113ème, comme la 10ème Division d'Infanterie, talonnée de près par un régiment de uhlans avec des mitrailleuses. Les positions sont établies et les hommes s'entèrent.
Le 27, le 113 reçoit le renfort de 5 officiers et 1000 hommes, devant combler les pertes des combats de Signeulx et du Petit-Livry.
Au soir du 30 août, commence un violent duel d'artillerie qui se rapproche jusqu'à balayer violemment les positions du 113ème durant toute la nuit puis toute la journée du 31. Au 1er septembre, on voit les premières troupes allemandes se mettre en place pour l'attaque. Le combat fait rage dans le bois de Faye et les troupes françaises doivent se replier, toujours couvertes par le 113 qui doit maintenir le terrain coup de que coûte ! Il recule et rejoint l'ensemble des troupes.
Le matin du 2 septembre 1914, à 5h du matin, le régiment est placé entre Eclifontaine et Epinonville, à quelques kilomètres de Montfaucon, qui restera célèbre quatre années plus tard pour les combats des troupes américaines qui s'y battirent avec courage et honneur. Les hommes du 113 sont disposés également plus au nord vers Cierges et sur la route de Romagne. C'est là qu'ils subissent un violent tir d'artillerie vers 10h du matin, et que bientôt, sur toute la ligne, apparaissent les fantassins et la cavalerie allemande. Une violente fusillade s'engage sur tout le front. Les régiments frères, le 131ème RI, le 4ème RI et le 313ème RI sont là, eux aussi, dans la lutte. L'épicentre des combats est la ferme de la Grange aux bois, entre Gesnes et Cierges.
C'est durant ces combats de Cierges qu'est blessé le 1ère classe Silvain Robin, qui a reçu un éclat d'obus dans le mollet droit. Il est évacué vers une ambulance du front et transporté en train vers l'hôpital temporaire n°23 à Cahors.
Les combats de Cierges du 2 septembre ont fait au 113ème RI seize tués, 311 blessés et 179 disparus.
Soigné à Cahors durant près d'un mois, Silvain Robin rejoint son unité, la 2ème compagnie du 113ème RI, le 17-18 octobre 1914, avec 300 hommes venues combler les pertes. La 2ème compagnie, désormais commandée par le sous-lieutenant de réserve Jourdeau, est placée en réserve près du poste de commandement du colonel.
Durant la convalescence de Silvain Robin, le régiment a participé à la bataille de la Marne au nord de Saint-Dizier puis à la contre offensive française qui a mené le régiment dans la forêt de la Haute Chevauchée, toujours en Argonne.
Le régiment combattra sans relâche durant dans cette région, particulièrement à la Haute Chevauchée et à Vauquois jusqu'en août 1916, date à laquelle le régiment rejoindra Verdun durant quatre mois de combats intenses à Avocourt, au fort de Douaumont ou encore au ravin de l'étang de Vaux.
En Février 1917, le régiment rejoindra le front de l'Aisne, dans la région de Sapigneul puis Gernicourt, avant le participer à l'offensive Nivelle dans le secteur de Craonne, où le régiment combattra jusqu'au mois de juin.
En juillet, le 113ème rejoint le secteur du temple, près de Saint-Quentin, puis un secteur relativement calme près de Fismes.
Le 9 août 1917, le 1ère classe Robin est muté à la 5ème compagnie du 76ème Régiment d'Infanterie, alors que l'unité est au repos à Arcis le Ponsart, à une dizaine kilomètres au sud de Fismes. Elle relève quelques jours plus tard le 46ème RI, dans le sous-secteur Hoche (Juvincourt, Craonne).
Le 25 janvier 1918, Silvain Robin est classé service auxiliaire pour un problème de colonne vertébrale mais reste cependant au 76ème jusqu'à la fin de la guerre. En 1918, il participera avec le régiment aux dernières opérations de la guerre, dans l'Oise, la Marne, la Champagne et les Ardennes.
Démobilisé le 19 Mars 1919, il rejoint sa famille à Saint-Georges-sur-Cher et reprend sa profession de cultivateur.
Silvain Robin est décédé le 12 octobre 1946 à Saint-Georges-sur-Cher.
Je dois me rendre prochainement dans son village afin d'aller porter une fleur sur sa tombe. Je prépare également un cadre pour mettre en valeur sa plaque d'identité, avec sa photo et la description de ses campagnes, je vous en ferais une photo.
Honneur aux poilus du 113ème !
cordialement,
Antoine.
Il y a un an, lors de la bourse aux armes de Blois, j'achetais pour la faible somme de deux euros la plaque d'identité du poilu Silvain Robin, classe 1903 au recrutement de Blois, matricule 528.
Il y a quelques jours, je me suis donc décidé à aller consulter sa fiche matricule et son dossier d'ancien combattant aux archives départementales de mon département. La plaque d'identité à mes côtés, j'ouvrais son dossier et découvrais avec beaucoup d'émotion sa photo et son parcours.
J'ai donc pu, avec ces éléments et à l'aide du JMO du régiment, reconstituer son parcours durant la Grande Guerre. Bonne lecture et bonne plongée au cœur de l'aventure tragique des poilus loirs-et-chériens du 113ème RI !
Silvain Sébastien Robin né le 20 Janvier 1883 à Saint-Georges sur Cher, dans le sud du Loir-et-Cher. Il est le fils de François Robin et de Célestine Fillion. De la classe 1903, matricule n°528, il est incorporé au 113ème Régiment d’Infanterie de Blois, à la caserne Maurice de Saxe, le 15 novembre 1904. 1ère classe le 5 juillet 1906, il rentre dans ses foyers le 13 juillet 1907, à l’issue de son service militaire. Réserviste à partir de cette date, il effectuera des périodes d’exercice au 113ème RI en Août-Septembre 1911 et en Mai-Juin 1912.
Touché par la mobilisation générale du 2 Août 1914, il rejoint la 2ème compagnie du 113ème à Blois. Elle est commandée par le capitaine Champenoire, lui-même secondé par le lieutenant Duris (Le capitaine Philippe Duris, du 313ème Régiment d’Infanterie, régiment de réserve du 113ème, sera tué au combat le 3 novembre 1916 au bois de la Caillette, près du fort de Vaux, durant la bataille de Verdun) et par le sous lieutenant Camille Louis Barrault, tué vingt jours plus tard à la bataille de Signeulx.
Les préparatifs de départ effectués, le régiment défile une dernière fois dans les rues de Blois le 6 août 1914 et embarque dans des trains en direction de Sampigny dans la Meuse, et reçoit la mission de défendre le secteur de Saint-Mihiel. Mais rapidement, le régiment entame une longue marche plus au Nord, sous une chaleur harassante pour les hommes et des routes encombrées de soldats cheminant eux aussi vers le théâtre des opérations. Les ordres sont indécis et on cantonne l'unité à Belleray trois jours avant qu'elle reprenne la route le 14 pour s'installer à Maugiennes, au nord d'Étain, où le régiment se voit octroyé l'appui d'un détachement de cavalerie du 8ème régiment de Chasseurs à cheval, qui, avec des détachements du 113, effectuent une reconnaissance plus au nord, vers Longuyon, durant laquelle ils essuient leurs premiers coups de feu, venus d'éléments avancés ennemis, des cavaliers du 13ème régiment de Hussards allemands.
Le 21 août, le 113ème RI, avec l'ensemble de la division, s'avance plus au nord à la rencontre de l'ennemi. Trente kilomètres de marche sous un soleil de plomb sont effectués par les hommes qui marchent toute la journée et passent la frontière belge à Signeulx. Ce petit village frontalier deviendra, dans quelques heures, le tombeau du 113ème RI. Les deux armées se rassemblent pour le combat décisif de la bataille des frontières, qui s'étend sur un front de près de 200 kilomètres, entre Charleroi et Longwy.
Ce sera le baptême du feu pour les soldats français et allemands. Parmi ceux-ci, un jeune sous lieutenant commandant la 7ème du 124ème IR, nommé Erwin Rommel.
Le soir du 21 août, le 1er bataillon, celui de Silvain Robin, est maintenu en réserve à Ville Houdlémont. Le général commandant la 18ème Brigade d'infanterie ordonne au 113ème de porter son attaque le 22 au matin sur la ligne Bazanzy-Genneveau, Il est accompagné par un peloton du Génie.
A 5h30 du matin, dans le petit matin d'une matinée d'août, dans un brouillard intense, les compagnies et les bataillons se rassemblent sur leurs positions de départ. La majorité du 1er bataillon est en réserve avec la musique, de drapeau et l'état major du régiment. A la droite du 113 et placé le 131ème RI, le régiment d'Orléans, dans lequel servent également de nombreux loirs-et-chériens. A sa gauche, le 4ème corps d'armée.
Le bruit du sifflet se fait entendre : les officiers chargent, sabres au clair, tandis que leurs hommes, baïonnette au canon, vêtus de leurs pantalons rouges garances, s'avancent héroïquement vers les lignes allemandes, bien établies et fortement retranchés. Le tic-tac des mitrailleuses allemandes est une bien funeste musique qui voit tomber sous les balles les vaillants soldats du 113 !
Après deux tentatives d'attaques infructueuses et tentant d'accrocher malgré les pertes au terrain conquis, le régiment doit se replier sur Signeulx vers 8h30. Il n'aura suffit que de trois petites heures pour que disparaisse presque la totalité du régiment. Le JMO mentionne :
« le colonel est blessé. Les trois chefs de bataillons tués, blessés ou disparus. Les ¾ des capitaines disparus, tués ou blessés. Le capitaine adjoint au colonel est blessé.»
Le 4ème RI, qui se porte dans Signeulx pour porter secours aux survivants du 113ème, subira lui aussi de très lourdes pertes : avec 1200 hommes hors de combat.
Les deux derniers officiers du régiment sont le capitaine de la Giraudière et le sous-lieutenant Lecourt qui rassemblent à Buré la Ville, à trois kilomètres de Signeulx, les survivants, environ 500 hommes, sur 3310 hommes onze jours plus tôt au départ du régiment à Blois.
Le général Brochin, du Vème corps d'armée, qui sera limogé le lendemain par ordre du général Joffre, ordonne au capitaine de la Giraudière, commandant le régiment en l'absence du chef de corps, blessé, de cantonner les survivants au Petit-Livry, près de Tellancourt, qu'ils atteignent à seize heures.
Mais qu'est-il advenu des hommes de la 2ème compagnie du capitaine Champenoire. Le JMO mentionne :
« Dans le chiffre des pertes ne sont pas comprises celles de la 2ème compagnie dont tous les comptables ont été tués ou prisonniers. De l'effectif, 16 hommes et le capitaine sont revenus de ce combat.»
Parmi ces seize hommes, ces seize miraculés revenus de l'enfer, le 2ème classe Silvain Robin.
Le 22 avril 1914 restera comme la journée la plus meurtrière de la première guerre mondiale, avec entre 25 et 28 000 soldats français tués pour cette seule journée sur l'ensemble du théâtre des opérations.
Le régiment doit désormais se réorganiser et faire face aux problèmes qui se présentent à lui. Dès le lendemain des combats de Signeulx, le colonel Arbanère prend le commandement du régiment.
Le 25 août, au petit Livry, près de Rupt sur Othain, le régiment effectue une nouvelle attaque. Le JMO mentionne :
«Le régiment se porte à l'attaque avec beaucoup d'ordre et d'énergie malgré un feu violent d'artillerie et une situation matérielle défectueuse, n'ayant pas reçus d'approvisionnement depuis le 23. Le régiment perd 40 hommes.»
Après ces combats, le régiment poursuit sa retraite, devant la poussée allemande, et installe ses lignes sur la Meuse, à Brieulles. Il faut garder le passage de la Meuse, afin de permettre le retrait des troupes françaises qui suivent le 113ème, comme la 10ème Division d'Infanterie, talonnée de près par un régiment de uhlans avec des mitrailleuses. Les positions sont établies et les hommes s'entèrent.
Le 27, le 113 reçoit le renfort de 5 officiers et 1000 hommes, devant combler les pertes des combats de Signeulx et du Petit-Livry.
Au soir du 30 août, commence un violent duel d'artillerie qui se rapproche jusqu'à balayer violemment les positions du 113ème durant toute la nuit puis toute la journée du 31. Au 1er septembre, on voit les premières troupes allemandes se mettre en place pour l'attaque. Le combat fait rage dans le bois de Faye et les troupes françaises doivent se replier, toujours couvertes par le 113 qui doit maintenir le terrain coup de que coûte ! Il recule et rejoint l'ensemble des troupes.
Le matin du 2 septembre 1914, à 5h du matin, le régiment est placé entre Eclifontaine et Epinonville, à quelques kilomètres de Montfaucon, qui restera célèbre quatre années plus tard pour les combats des troupes américaines qui s'y battirent avec courage et honneur. Les hommes du 113 sont disposés également plus au nord vers Cierges et sur la route de Romagne. C'est là qu'ils subissent un violent tir d'artillerie vers 10h du matin, et que bientôt, sur toute la ligne, apparaissent les fantassins et la cavalerie allemande. Une violente fusillade s'engage sur tout le front. Les régiments frères, le 131ème RI, le 4ème RI et le 313ème RI sont là, eux aussi, dans la lutte. L'épicentre des combats est la ferme de la Grange aux bois, entre Gesnes et Cierges.
C'est durant ces combats de Cierges qu'est blessé le 1ère classe Silvain Robin, qui a reçu un éclat d'obus dans le mollet droit. Il est évacué vers une ambulance du front et transporté en train vers l'hôpital temporaire n°23 à Cahors.
Les combats de Cierges du 2 septembre ont fait au 113ème RI seize tués, 311 blessés et 179 disparus.
Soigné à Cahors durant près d'un mois, Silvain Robin rejoint son unité, la 2ème compagnie du 113ème RI, le 17-18 octobre 1914, avec 300 hommes venues combler les pertes. La 2ème compagnie, désormais commandée par le sous-lieutenant de réserve Jourdeau, est placée en réserve près du poste de commandement du colonel.
Durant la convalescence de Silvain Robin, le régiment a participé à la bataille de la Marne au nord de Saint-Dizier puis à la contre offensive française qui a mené le régiment dans la forêt de la Haute Chevauchée, toujours en Argonne.
Le régiment combattra sans relâche durant dans cette région, particulièrement à la Haute Chevauchée et à Vauquois jusqu'en août 1916, date à laquelle le régiment rejoindra Verdun durant quatre mois de combats intenses à Avocourt, au fort de Douaumont ou encore au ravin de l'étang de Vaux.
En Février 1917, le régiment rejoindra le front de l'Aisne, dans la région de Sapigneul puis Gernicourt, avant le participer à l'offensive Nivelle dans le secteur de Craonne, où le régiment combattra jusqu'au mois de juin.
En juillet, le 113ème rejoint le secteur du temple, près de Saint-Quentin, puis un secteur relativement calme près de Fismes.
Le 9 août 1917, le 1ère classe Robin est muté à la 5ème compagnie du 76ème Régiment d'Infanterie, alors que l'unité est au repos à Arcis le Ponsart, à une dizaine kilomètres au sud de Fismes. Elle relève quelques jours plus tard le 46ème RI, dans le sous-secteur Hoche (Juvincourt, Craonne).
Le 25 janvier 1918, Silvain Robin est classé service auxiliaire pour un problème de colonne vertébrale mais reste cependant au 76ème jusqu'à la fin de la guerre. En 1918, il participera avec le régiment aux dernières opérations de la guerre, dans l'Oise, la Marne, la Champagne et les Ardennes.
Démobilisé le 19 Mars 1919, il rejoint sa famille à Saint-Georges-sur-Cher et reprend sa profession de cultivateur.
Silvain Robin est décédé le 12 octobre 1946 à Saint-Georges-sur-Cher.
Je dois me rendre prochainement dans son village afin d'aller porter une fleur sur sa tombe. Je prépare également un cadre pour mettre en valeur sa plaque d'identité, avec sa photo et la description de ses campagnes, je vous en ferais une photo.
Honneur aux poilus du 113ème !
cordialement,
Antoine.
Re: Au bras d'un poilu durant la grande guerre...
Bonjour Antoine,
Je ne comprends pas, j'avais lu ce post mais il semblait y avoir répondu.
Merci pour cette recherche et la mémoire de ce soldat.
Jérémy
Je ne comprends pas, j'avais lu ce post mais il semblait y avoir répondu.
Merci pour cette recherche et la mémoire de ce soldat.
Jérémy
youloveme82- Admin
- Messages : 14058
Date d'inscription : 23/09/2010
Age : 42
Localisation : Nord
Re: Au bras d'un poilu durant la grande guerre...
Salut
Beau boulot Antoine !
j'ai relevé une petite erreur, tu parle de la journée la plus sanglante pour l'armée française, le 22 avril 1914,
Je pense que 1915 serait plus juste
Amicalement
Xavier
Beau boulot Antoine !
j'ai relevé une petite erreur, tu parle de la journée la plus sanglante pour l'armée française, le 22 avril 1914,
Je pense que 1915 serait plus juste
Amicalement
Xavier
LeXav- Admin
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Date d'inscription : 21/06/2010
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