Le LZ 77 abattu
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Le LZ 77 abattu
Bonsoir,
je profite de cette rentrée pour faire un petit topo sur le LZ 77, abattu par des autocanons françaises le 21 février 1916 à Revigny.
On distingue bien la structure en aluminium de l'appareil, pillé par les soldats français avides de métal à transformer en ronds de serviettes et autres réalisations.
La dernière photographie présente le corps d'un des membres d'équipage.
Ci-joint l'article du Petit Journal daté du 12 mars 1916:
"Après le Zeppelin noyé, le Zeppelin abattu et brulé. Les Zeppelins n’ont pas la veine depuis quelques temps.
Le comte Zeppelin disait naguère:
« Nos ballons ne sont pas seulement des instruments d’exploration; ce sont avant tout des engins de destruction ».
Les Zeppelins auront démontré dans cette guerre l’exactitude de cette déclaration; ils ont, en effet, beaucoup détruit. Mais
ils s’étaient aussi beaucoup détruits eux-mêmes. Ces énormes ballons sont singulièrement fragiles.
L’Allemagne
en a fait l’expérience. Mais jusqu’à présent, nous ne comptions, comme
Zeppelin abattu, que celui qui succomba
sous les coups de l’aviateur anglais Warneford. D’autres, peut-être,
avaient été atteints, au cours de leurs raids, soit par les projectiles
des avions qui les poursuivaient, soit par ceux des
autocanons qui tiraient sur eux; mais ils avaient pu toujours
regagner les lignes allemandes, et nos aviateurs et nos canonniers
n’avaient pu jouir pleinement de leur victoire.
Cette fois, ces chose faite: un Zeppelin, atteint par l’obus d’un autocanon, a pris feu en l’air et s’est abattu dans nos
lignes aux environs de Brabant-le-Roi. Il a été complètement détruit et son équipage a péri tout entier.
C’est la section d’autos-canons de Revigny qui a accompli ce superbe exploit.
Il
était environ huit heures et demie du soir quand nos postes d’écoute de
première ligne signalèrent qu’un zeppelin était en
marche de Sainte-Menehould vers le sud. Le dirigeable, qui faisait
partie du parc aéronautique de l’armée du Kronprinz, ayant franchi nos
lignes de l’Argonne venait de survoler
Sainte-Menehould.
Le Zeppelin avait toutes ses lumières éteintes et semblait voguer à 1.800 ou 2.000 mètres de hauteur. Il luttait contre le
vent et avançait lentement.
Le dirigeable avait pris la direction de Revigny. Les autos(canons de cette station lui donnèrent aussitôt la chasse.
Dès
qu’il est à la bonne portée, la canonnade commence. Un obus à fusée
éclate à l’arrière de la masse et l’illumine. Un
autre obus passe plus au-dessus. Soudain, un obus incendiaire semble
traverser le Zeppelin et s’accrocher à son flanc droit. Le feu court
bientôt tout le long du navire aérien et dessine la
nacelle, le réseau et le corps du ballon. Une lueur rougeâtre
s’élève lentement: l’embrasement est complet. Le dirigeable brule sans
aucun éclatement perceptible. Il descend peu à peu, illuminé
par les morceaux d’enveloppe enflammés, qui se détachent
successivement.
En
touchant le sol, près de Brabant-le-Roi, petit village à 16 kilomètres
de Bar-le-Duc et à 240 kilomètres de Paris,
l’éclatement des bombes que portait le Zeppelin se produit.
L’explosion est formidable. De tous côtés, une foule énorme accourt à
travers champs dans une boue épaisse. Sur les routes, des phares
d’autos surgissent de toutes parts. On s’embrasse, la joie est
générale.
Sur le sol, le Zeppelin n’est plus qu’un amas de débris informes, auxquels sont accrochés vingt à trente cadavres
complètement nus.
Ce Zeppelin était le L-Z-77, d’un modèle perfectionné, ayant huit mitrailleuses et deux canons-revolvers sur sa plate-forme
supérieure. Sa courte carrière et son tragique destin donneront probablement à réfléchir aux assassins de l’air."
Bonne soirée,
amicalement,
Romain
je profite de cette rentrée pour faire un petit topo sur le LZ 77, abattu par des autocanons françaises le 21 février 1916 à Revigny.
On distingue bien la structure en aluminium de l'appareil, pillé par les soldats français avides de métal à transformer en ronds de serviettes et autres réalisations.
La dernière photographie présente le corps d'un des membres d'équipage.
Ci-joint l'article du Petit Journal daté du 12 mars 1916:
"Après le Zeppelin noyé, le Zeppelin abattu et brulé. Les Zeppelins n’ont pas la veine depuis quelques temps.
Le comte Zeppelin disait naguère:
« Nos ballons ne sont pas seulement des instruments d’exploration; ce sont avant tout des engins de destruction ».
Les Zeppelins auront démontré dans cette guerre l’exactitude de cette déclaration; ils ont, en effet, beaucoup détruit. Mais
ils s’étaient aussi beaucoup détruits eux-mêmes. Ces énormes ballons sont singulièrement fragiles.
L’Allemagne
en a fait l’expérience. Mais jusqu’à présent, nous ne comptions, comme
Zeppelin abattu, que celui qui succomba
sous les coups de l’aviateur anglais Warneford. D’autres, peut-être,
avaient été atteints, au cours de leurs raids, soit par les projectiles
des avions qui les poursuivaient, soit par ceux des
autocanons qui tiraient sur eux; mais ils avaient pu toujours
regagner les lignes allemandes, et nos aviateurs et nos canonniers
n’avaient pu jouir pleinement de leur victoire.
Cette fois, ces chose faite: un Zeppelin, atteint par l’obus d’un autocanon, a pris feu en l’air et s’est abattu dans nos
lignes aux environs de Brabant-le-Roi. Il a été complètement détruit et son équipage a péri tout entier.
C’est la section d’autos-canons de Revigny qui a accompli ce superbe exploit.
Il
était environ huit heures et demie du soir quand nos postes d’écoute de
première ligne signalèrent qu’un zeppelin était en
marche de Sainte-Menehould vers le sud. Le dirigeable, qui faisait
partie du parc aéronautique de l’armée du Kronprinz, ayant franchi nos
lignes de l’Argonne venait de survoler
Sainte-Menehould.
Le Zeppelin avait toutes ses lumières éteintes et semblait voguer à 1.800 ou 2.000 mètres de hauteur. Il luttait contre le
vent et avançait lentement.
Le dirigeable avait pris la direction de Revigny. Les autos(canons de cette station lui donnèrent aussitôt la chasse.
Dès
qu’il est à la bonne portée, la canonnade commence. Un obus à fusée
éclate à l’arrière de la masse et l’illumine. Un
autre obus passe plus au-dessus. Soudain, un obus incendiaire semble
traverser le Zeppelin et s’accrocher à son flanc droit. Le feu court
bientôt tout le long du navire aérien et dessine la
nacelle, le réseau et le corps du ballon. Une lueur rougeâtre
s’élève lentement: l’embrasement est complet. Le dirigeable brule sans
aucun éclatement perceptible. Il descend peu à peu, illuminé
par les morceaux d’enveloppe enflammés, qui se détachent
successivement.
En
touchant le sol, près de Brabant-le-Roi, petit village à 16 kilomètres
de Bar-le-Duc et à 240 kilomètres de Paris,
l’éclatement des bombes que portait le Zeppelin se produit.
L’explosion est formidable. De tous côtés, une foule énorme accourt à
travers champs dans une boue épaisse. Sur les routes, des phares
d’autos surgissent de toutes parts. On s’embrasse, la joie est
générale.
Sur le sol, le Zeppelin n’est plus qu’un amas de débris informes, auxquels sont accrochés vingt à trente cadavres
complètement nus.
Ce Zeppelin était le L-Z-77, d’un modèle perfectionné, ayant huit mitrailleuses et deux canons-revolvers sur sa plate-forme
supérieure. Sa courte carrière et son tragique destin donneront probablement à réfléchir aux assassins de l’air."
Bonne soirée,
amicalement,
Romain
lebel86- Membre accroc à militaris
- Messages : 677
Date d'inscription : 03/05/2011
Age : 37
Re: Le LZ 77 abattu
Bonjour,
Merci pour ce topo et cette histoire.
Quand on sait qu ils étaient gonflés à l hydrogène ...
Jeremy
Merci pour ce topo et cette histoire.
Quand on sait qu ils étaient gonflés à l hydrogène ...
Jeremy
youloveme82- Admin
- Messages : 14058
Date d'inscription : 23/09/2010
Age : 42
Localisation : Nord
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