Les Harkis
3 participants
MILITARIS :: Les Conflits après la Seconde Guerre :: Décolonisation Française :: La Guerre d'Algérie
Page 1 sur 1
Les Harkis
Bonjour,
je m'interroge à propos d'un détail auquel je n'avais jamais prêté attention avant concernant les Harkis. Je suppose que tous les Français du forum connaissent le terme, voici sa définition selon Wikipédia, qui est sensiblement celle que l'on peut trouver partout ailleurs:
Un harkis était-il forcément musulman? Ma question va peut-être paraitre naïve à certains, mais à l'exception des grandes lignes de la guerre d'Algérie, l'organisation administrative là-bas m'est totalement inconnue.
Je me pose la question car même si ces populations étaient minoritaires, il y avait pourtant des juifs et des chrétiens en Algérie (hors "pieds-noirs"). Étaient-ils considérés également comme harkis ou étaient-ils engagés directement dans l'Armée française sans statut particulier?
je m'interroge à propos d'un détail auquel je n'avais jamais prêté attention avant concernant les Harkis. Je suppose que tous les Français du forum connaissent le terme, voici sa définition selon Wikipédia, qui est sensiblement celle que l'on peut trouver partout ailleurs:
En France métropolitaine, il désigne une personne musulmane, du département d'Algérie, engagés dans l’armée française de 1957 à 1962, durant la guerre d'Algérie. Par extension, le nom « harkis » désigne tous les Algériens musulmans soutenant le maintien de l'Algérie française durant cette période.
Un harkis était-il forcément musulman? Ma question va peut-être paraitre naïve à certains, mais à l'exception des grandes lignes de la guerre d'Algérie, l'organisation administrative là-bas m'est totalement inconnue.
Je me pose la question car même si ces populations étaient minoritaires, il y avait pourtant des juifs et des chrétiens en Algérie (hors "pieds-noirs"). Étaient-ils considérés également comme harkis ou étaient-ils engagés directement dans l'Armée française sans statut particulier?
Invité- Invité
Re: Les Harkis
Bonjour,
Pour moi le terme de harki est propre aux populations musulmanes engagées du côté français.
Jérémy
Pour moi le terme de harki est propre aux populations musulmanes engagées du côté français.
Jérémy
youloveme82- Admin
- Messages : 14058
Date d'inscription : 23/09/2010
Age : 42
Localisation : Nord
Re: Les Harkis
bonjour
Pour avoir des Algériens (Kabyle) dans mes connaissances, nés là bas (ou pas), et vivant en France aujourd'hui, je peux juste dire qu'en Algérie, le mot "Harki" est une insulte et est synonyme de traitre, de sal.aud , collabo etc.....
En tout cas , pendant la guerre d'Algérie ce sont tous des Musulmans Algériens combattant au sein d'une Harka (mouvement ou unité combattante en arabe il me semble)
Amicalement
Xavier
Pour avoir des Algériens (Kabyle) dans mes connaissances, nés là bas (ou pas), et vivant en France aujourd'hui, je peux juste dire qu'en Algérie, le mot "Harki" est une insulte et est synonyme de traitre, de sal.aud , collabo etc.....
En tout cas , pendant la guerre d'Algérie ce sont tous des Musulmans Algériens combattant au sein d'une Harka (mouvement ou unité combattante en arabe il me semble)
Amicalement
Xavier
LeXav- Admin
- Messages : 5780
Date d'inscription : 21/06/2010
Re: Les Harkis
Bonjour,
merci pour vos éléments de réponses.
Je confirme, un récent sondage en Algérie concernant le pardon qui pouvait être accordé aux Harkis donnait un taux de réponses négatives proches de 85 ou 90 pour cent, la rancune est tenace. Mais vu du côté algérien cela peut très bien se comprendre.
merci pour vos éléments de réponses.
LeXav a écrit:
Pour avoir des Algériens (Kabyle) dans mes connaissances, nés là bas (ou pas), et vivant en France aujourd'hui, je peux juste dire qu'en Algérie, le mot "Harki" est une insulte et est synonyme de traitre, de sal.aud , collabo etc.....
Je confirme, un récent sondage en Algérie concernant le pardon qui pouvait être accordé aux Harkis donnait un taux de réponses négatives proches de 85 ou 90 pour cent, la rancune est tenace. Mais vu du côté algérien cela peut très bien se comprendre.
Invité- Invité
Re: Les Harkis
Bonjour,
Le fruit des résultats du sondage dont tu parles André est surtout du à une propagande tenace suite au conflit, sur toutes les générations suivantes, par l'éducation nationale algérienne, présentant effectivement les algériens ayant combattus au sein de l'armée française comme des "traitres".
La politique d’enrôlement de forces supplétives, établies en harkas (la harka est l'unité rattachée à un régiment de l'armée française, et composée de harkis), s'est augmentée massivement vers 1959-1960, notamment avec le plan Challe. Les promesses faites à ces populations locales que la France ne les abandonnerait pas ont été incitées par les ordres du général de Gaulle, malgré le fait que pour lui, déjà, l'Algérie serait un jour indépendante. Il faut savoir qu'à l'époque, la présence française était encore très bien vue par nombre d'algériens, grâce par exemple à une politique de modernisation des infrastructures et de l'encadrement des populations renforcée dès le début de la guerre, par l'intermédiaire de branches de l'armée dont c'était la mission principale, je pense bien sur aux Sections Administratives Spécialisés.
Quand aux juifs et chrétiens, la plupart étaient considérés dans l'armée française comme "français d'origine nord-africaine". Beaucoup de pieds noirs eurent des liens très proches avec ces unités de harkis, grâce au fait que beaucoup d'entre eux parlaient l'arabe couramment.
Mon grand père a commandé une harka en Haute-Kabylie entre 1959 et 1961. Son interprète était un pied noir et ses deux caporaux étaient algériens. Sa harka était composé d'une centaine de partisans, recrutés dans des villages de la région ou proches par l'encadrement lui-même. Certaines de ces harka, dont celle-ci, étaient considérés comme "commandos de chasse", c'est-à-dire unités de recherche spécialisés dans la traque des rebelles, unités efficaces de terrain, connaissant le terrain d'opération, les populations, et adoptant les techniques de camouflage des rebelles. Elles étaient beaucoup plus mobiles et silencieuses que les unités normales, et eurent des résultats probant lors d'opérations d'envergure comme l'opération Jumelle, qui mena à la destruction des bandes rebelles d'Amirouche en Haute Kabylie.
J'espère avoir été assez claire et précis dans mes explications, n'hésitez pas à me le signaler si ce n'a pas été le cas.
Amitiés,
Antoine.
Le fruit des résultats du sondage dont tu parles André est surtout du à une propagande tenace suite au conflit, sur toutes les générations suivantes, par l'éducation nationale algérienne, présentant effectivement les algériens ayant combattus au sein de l'armée française comme des "traitres".
La politique d’enrôlement de forces supplétives, établies en harkas (la harka est l'unité rattachée à un régiment de l'armée française, et composée de harkis), s'est augmentée massivement vers 1959-1960, notamment avec le plan Challe. Les promesses faites à ces populations locales que la France ne les abandonnerait pas ont été incitées par les ordres du général de Gaulle, malgré le fait que pour lui, déjà, l'Algérie serait un jour indépendante. Il faut savoir qu'à l'époque, la présence française était encore très bien vue par nombre d'algériens, grâce par exemple à une politique de modernisation des infrastructures et de l'encadrement des populations renforcée dès le début de la guerre, par l'intermédiaire de branches de l'armée dont c'était la mission principale, je pense bien sur aux Sections Administratives Spécialisés.
Quand aux juifs et chrétiens, la plupart étaient considérés dans l'armée française comme "français d'origine nord-africaine". Beaucoup de pieds noirs eurent des liens très proches avec ces unités de harkis, grâce au fait que beaucoup d'entre eux parlaient l'arabe couramment.
Mon grand père a commandé une harka en Haute-Kabylie entre 1959 et 1961. Son interprète était un pied noir et ses deux caporaux étaient algériens. Sa harka était composé d'une centaine de partisans, recrutés dans des villages de la région ou proches par l'encadrement lui-même. Certaines de ces harka, dont celle-ci, étaient considérés comme "commandos de chasse", c'est-à-dire unités de recherche spécialisés dans la traque des rebelles, unités efficaces de terrain, connaissant le terrain d'opération, les populations, et adoptant les techniques de camouflage des rebelles. Elles étaient beaucoup plus mobiles et silencieuses que les unités normales, et eurent des résultats probant lors d'opérations d'envergure comme l'opération Jumelle, qui mena à la destruction des bandes rebelles d'Amirouche en Haute Kabylie.
J'espère avoir été assez claire et précis dans mes explications, n'hésitez pas à me le signaler si ce n'a pas été le cas.
Amitiés,
Antoine.
Re: Les Harkis
Merci Antoine,
le critère de la religion me surprenait un peu (beaucoup même) mais il faut voir cela dans le cadre plus globale de l'organisation administrative en Algérie sans doute.
le critère de la religion me surprenait un peu (beaucoup même) mais il faut voir cela dans le cadre plus globale de l'organisation administrative en Algérie sans doute.
Invité- Invité
MILITARIS :: Les Conflits après la Seconde Guerre :: Décolonisation Française :: La Guerre d'Algérie
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum