Le casque colonial d'un marsouin en Indochine

Bonjour à tous,

Il y a quelques jours, j'ai passé une après midi très sympathique avec un de mes anciens du 22ème Régiment d'Infanterie Coloniale, déjà rencontré à plusieurs reprises. A l'issue de l'entretien, il m'a donné son casque colonial anglais, porté durant son séjour en Indochine, de 1946 à 1948. Très émouvant de récupérer ce genre de pièce des mains même de l'ancien qui l'a porté au combat.

Voici une photo prise à l'occasion de ce passage de mémoire. Tout est là, exprimé et saisi par un cliché, sur le vif. Ce n'est pas du
grand art, de la photo de Marc Flament ni de Péreau, mais tout le monde
comprendra l'émotion qui s'en dégage. Tout repose dans les regards,
celui, ému, d'un ancien marsouin du 22ème RIC en 1946-1948 avec qui je
viens de passer deux heures de témoignage très intense. Et celui du
jeune, votre serviteur, plein de passion et d'admiration. Le facteur de
cette réminiscence : un casque colonial anglais. Le vieux soldat m'a
demandé d'aller le chercher, au grenier, dans la poussière et les toiles
d'araignées. Après un coup de brosse, il a retrouvé son éclat d'antan.
Que de souvenirs, celui de camarades, d'opérations dans la chaleur moite
de la Cochinchine... en conclusion, je dirais que oui, il faut parfois
bien peu de choses pour (re)partir en voyage... :


D'autres photos du casque :




Mon ancien, 60 ans plus tôt, à la fin de son séjour au 22 en Indochine :


Son histoire est singulière : Engagé à 18ans pour servir en Extrême Orient, en même temps que son frère, ils sont tous les deux affectés au 16ème RTS, qui devient bientôt le 22ème Régiment d'Infanterie Coloniale, qui reprend les traditions de l'unité, dissoute en juin 1940 ainsi que son drapeau, caché pendant 5ans en Dordogne par un officier du régiment. L'unité retrouve sa caserne de tradition, la caserne de Vassoigne, construite au début du siècle pour le 22ème RIC, déjà, celui d'avance 1914. Lors du départ du régiment sur le paquebot anglais "Monarch of Bermuda", le premier mort du régiment est le marsouin Garnier, lors d'une escale en Inde. Les deux frères Garnier, lorsqu'ils entendent par les hauts parleurs du navire que le corps du marsouin Garnier va être jeté à la mer, se cherchent, pensant qu'il s'agît de l'un d'eux. Ils se retrouvent finalement, quelques heures plus tard, en vie, tous les deux. Il s'agissait simplement d'un homonyme.

René Garnier combat au sein de la 1ère compagnie du Ier Bataillon du 22ème RIC durant deux ans, en Cochinchine. Il est titulaire de la croix de guerre avec étoile de bronze. Il se lie d'amitié en Indochine avec l'un de ses frères d'armes, dont il épousera la sœur à leur retour en France.

Quand l'histoire d'un objet rejoint celle d'un soldat, voilà un beau passage de relais pour une mémoire encore vive pour tous nos anciens.

Avec toutes mes amitiés,
Antoine.

Bonjour Antoine,

Merci pour cette histoire et cette présentation.

Jérémy

Salut,

merci pour cette belle histoire de Mémoire.

Olivier.